L'éco-score textile : décryptage d'un nouvel outil environnemental

L'éco-score textile : décryptage d'un nouvel outil environnemental

Depuis le 1er octobre 2025, un nouvel affichage fait son apparition progressivement sur les étiquettes de certaines marques : l'éco-score. Mais que se cache-t-il vraiment derrière cette notation ? 

Décryptage en 7 questions.

1- Qu'est-ce que l'éco-score ?

L'éco-score est un affichage français qui révèle l'impact environnemental d'un vêtement sur l'ensemble de son cycle de vie. Le principe est simple : plus lescore est élevé, plus lecoût environnemental du produit est important. Il s'affiche directement sur l'étiquette du vêtement, en rayon ou sur les fiches produits des e-commerce des marques.

À date, cet affichage reste volontaire, mais plusieurs marques anticipent les réglementations et ont déjà sauté le pas.

2- À quoi sert concrètement cet outil ?

Il s'inspire du Nutri-Score pour l'alimentation en aidant les consommateurs à comparer et à faire des choix éclairés en ayant rapidement accès à une information claire sur le coût environnemental réel d'un produit. Évidemment les score sont à comparer entre produits comparables : un t-shirt avec un t-shirt.

3- Comment est calculé ce score ?

Il existe aujourd'hui 2 méthodes : 1 française et 1 européenne.

Les deux méthodes intègrent 16 critères qui correspond aux ACV des produits (Analyse de Cycle de Vie) qui analysent l'impact sur la biodiversité, recommandé par l'Union européenne.

En France, l'écoscore est complété par d'autres sujets : les microfibres, l'export des déchets textiles et surtout la durabilité extrinsèque. Cette dernière est évaluée selon quatre critères :

• Le prix du produit : chaque vêtement a un prix plancher en-dessous duquel son score se dégrade (45€ pour un pull, 42€ pour un jean, 29€ pour une chemise, 26€ pour un caleçon).
• La largeur de gamme : plus une marque propose de références produits, plus son coefficient de durabilité diminue. Au-delà de 14 000 références, l'impact sur le score devient drastique
• La traçabilité : afficher l'origine de ses produits est valorisé
• Le service de réparation : particulièrement valorisé pour les produits en-dessous du prix plancher (cela peut notamment valoriser des initiatives de réparation pour des marques defast-fashion comme Zara par exemple)

4- Le calcul de l'éco-score nécessite-t-il de se faire accompagner ?

La plateforme Écobalyse est accessible aux marques de manière autonome. Néanmoins cela demande d'avoir une fine connaissance de sa chaine de valeur pour chaque produit (pays de de chaque étape de confection ...). Les marques doivent donc établir une traçabilité précise de leurs produits avant de se lancer sur l'affichage environnemental.

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5- Quelles sont les limites identifiées ?

Malgré ses ambitions, l'éco-score soulève plusieurs critiques :

• Les angles morts matières, avec entre autres : pas de distinction entre les différents types de viscose, pas de prise en compte du coton recyclé ... L'absence de base de données pour le cachemire ou la soie empêchent ces matières d'êtrescorées tout comme certains produits comme la lingerie.

• L'absence de critère de durabilité physique : contrairement à la méthode européenne, la France n'intègre pas encore la résistance réelle du vêtement aux lavages et au temps, elle considère que la méthode de mesure reste subjective. Ce qui peut ainsi profiter à certaines matières non naturelles, moins gourmandes en énergie à produire, mais beaucoup moins durables dans le temps.
• Le coût social, grand absent : l'éco-score n'a pas vocation à intégrer les conditions de travail et l'impact humain - faute de méthodes de mesure objectives aujourd'hui.

6- Un calendrier législatif pour l'éco-score ?

Officiellement, aucune échéance n'est fixée pour rendre l'affichage obligatoire, notamment en raison des négociations européennes en cours. La France et l'Europe travaillent à la convergence de leurs méthodes respectives pour faciliter la lisibilité d'un seul outil.

Mais la sortie de l'écoscore européen est lié à celle du Passeport Numérique Produit prévue pour 2027 (à date il n'y a pas de d'information sur le caractère volontaire ou obligatoire). La méthode devrait continuer d'évoluer pour intégrer de nouvelles matières et critères.

Aujourd'hui sans être obligatoire, les marques ont tout interêt à se pencher sur le sujet de l'écoscore pour éviter que des acteurs externes (associations de consommateurs par exemple), qui ont également accès à la plateforme Écobalyse, calculent les scores des produits des marques à leur place, sans l'exhaustivité des informations nécessaires.

7- Quelles sont les marques favorisées par ce système ?

Les critères de calcul de cet écoscore favorise clairement les marques engagées : gamme restreinte, prix au-dessus des planchers, traçabilité affichée, service de réparation. À l'inverse, la fast-fashion et l'ultra fast-fashion sont pénalisées par leurs larges gammes et leurs prix bas.

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Crédit @Des Petits Hauts